Sunday, January 07, 2007

Dilemne du prisonnier ou quand la coopération est plus optimale que l'égoïsme

Je ne reviendrai pas sur le dilemme du prisonnier énoncé par Nash (oui, le même que dans Un homme d'exception), mais je propose à votre réflexion cet autre exemple tiré de l'antimanuel d'économie tome 1 de B. Marris (pp 119-120) :

Soit un jeu qui se joue à 8, à chacun on donne 4 cartes d'un jeu de 32 cartes. A chaque partie chacun pose face cachée 2 cartes dans le pot commun et en garde 2. On compte ensuite les points ainsi : 4pt par carte rouge (n'importe quel coeur ou carreau) en main + 1 pt par carte rouge dans le pot. Les noires ne valent rien.

Bruno Ventelou rapporte dans "Au-delà de la rareté", le cas ou 8 élèves d'école de commerce jouent et 8 basketteurs d'une même équipe de banlieue jouent avec un intéressement : 1 pt = 1 euro.
les "HEC" ont tous gardé leur carte rouge pour eux bilan au maximum 8 euros par joueur par partie,
les basketteurs jouent et posent leurs cartes rouges dans le pot quand ils en ont : bilan 8*2*1 pt -> 16 euros par joueur par partie !

La coopération vaut mieux que la concurrence.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là ! Petit à petit dans les basketteurs certains commencent à jouer perso, raisonnement : tous sauf moi vont remettre leur rouge au pot donc pour ma pomme au maxi : mes deux rouges + le pot : 2*4+ 7*2 = 22 euros ! banco.
Yes but, avec la première trahison, l'égoïsme devient contagieux et au bout de quelques parties, les basketteurs jouent comme les gars d'HEC !